L’Oiseau et l’Épinette

Installation éphémère au marché Jean-Talon
Stations Hivernales, Montréal
2021

Conception :
Céleste Diehl, Julie Parenteau, Karyna St-Pierre

Les amies : Lunettes Roses (Texte du conte), En Temps et Lieu (Fabrication), Ann-Lisa Kissi, Émilie Labrousse

 

Quand Paulette ne joue pas avec son ombre, elle plante des semences avec sa Mère-Oiseau. Dans ce conte, inspiré du mythe de Déméter et de Perséphone, une jeune pré-ado apprivoise les créatures suspendues et rampantes de son monde souterrain, et une mère, s’éclairant d’un fanal d’épinette, menace d’affamer tout ce qui vit si on ne lui rend pas sa fille. Ce n’est qu’au retour de Paulette, que la Mère-Oiseau fait renaître les bourgeons et les fleurs. De son bonheur, nais le printemps.

La place du marché se transforme en théâtre d’ombres. Les visiteurs sont les acteurs de cette mise en scène lumineuse et vivante. Réalisée pendant la saison hivernale, l’installation fait partie d’un parcours de stations déployées par la ville de Montréal pour égayer la métropole.

S’apparentant à un carrousel, les panneaux du centre servent de surface de projection. Comme un photophore rappelant des plumages ou des rideaux de théâtre, les panneaux extérieurs sont enveloppants et invitants. Un dispositif de projecteurs colorés placé sur la plateforme de bois crée des motifs d’ombres de branches et de boisé au sol et sur les panneaux du centre. Le motif imprimé au centre est composé d’une texture de mots, un conte conçu spécialement pour l’installation. Le texte parle d’ombre et de lumière, de terre et de racines, de printemps nourricier, de fleurs et de germination, comme des clins d’œil à l’importance précieuse du marché et de son cœur battant. Des personnages en main issus de ce conte sont imprimés sur les panneaux du centre. Les passants sont les acteurs de ce conte, nous y retrouvons les personnages du Soleil, de la Mère-Oiseau, de la Nuit, de la Forêt ou de la Salamandre.

Ce conte fait dialoguer le monde des ombres (le confinement et l’éloignement) et celui de la lumière (l’espoir d’un printemps nourricier et rassembleur). Dans ce moment passager au cœur de l’hiver, en attendant le printemps, jouons avec nos ombres et la lumière.